Urusule Mirouet (Honoré de Balzac)

Balzac toujours à l’honneur avec « Ursule Mirouet » publié en 1841.

L’écrivain y campe dans son univers habituel des petites villes de province, ici Nemours, une histoire d’amour impossible entre Ursule une jeune fille âgée de 16 ans, adoptée par Minoret un riche médecin ayant fait fortune à Paris et un fils de noble appelé Savinien de Portenduère fils d’une famille noble de Nemours.

Entre les deux jeunes gens, il s’agit en effet bel et bien d’un coup de foudre mais leur amour passionnel décalé par rapport aux mœurs de leur temps se heurte aux luttes d’influences entre les puissantes familles bourgeoises de la ville.

En premier lieu de cette opposition on trouve les héritiers de Minoret, emmené par Minoret-Levrault et sa femme, homme aussi colossal que stupide ayant fait fortune dans les postes.

Il est appuyé par les héritiers Crémière et Massin et par d’autres personnages peu recommandables comme le clerc de notaire Goupil,  qui compense son physique hideux par une volonté d’arrivisme sans limite.

Attirés par la fortune du médecin, tous ses héritiers vont voir comme une menace Ursule que Minoret a fait sa légataire universelle.

L’autre obstacle majeur à l’amour entre Ursule et Savinien est Madame de Portenduère, issue d’une famille prestigieuse ayant donné un amiral à la France, qui refuse que son fils s’abaisse à épouser une orpheline issue d’une famille populaire.

Malgré ces oppositions qui pourraient paraitre insurmontables dans le petit monde cloisonné de la province du XIX iéme siècle, le couple va recevoir des aides de personnages bienveillants comme le juge de paix Bongrand fidèle conseiller financier de Minoret et l’abbé Chaperon, confident de Ursule très portée sur la religion.

Tout au long du roman ces force opposées s’affrontent en créant un équilibre des plus incertains.

Assez curieusement, Balzac produit un happy end en faisant triompher les forces de la vertu en rendant possible le mariage entre Ursule et Savinien, riches de surcroit de l’héritage du brave père Minoret.

En conclusion, outre ce plaisant jeu de province truffé de coups bas, « Ursule Mirouet » est remarquable par l’influence du spiritisme avec la conversion du très agnostique et cartésien Minoret aux théories du magnétisme de Mesmer ou des visions d’êtres surnaturels du suédois Swedenborg.

Converti au spiritisme après une démonstration de télépathie exercée par un medium, le fantôme de Minoret mort apparait sous la forme d’un rêve pour aider sa fille adoptive dans ses difficiles décisions.

Il est à noter que pour Balzac ce spiritisme est étroitement lié à la foi chrétienne.

Grand roman romantique, « Ursule Mirouet » est donc le deuxième livre de Balzac traitant d’occultisme que je découvre après le très sombre « La peau de chagrin », ce qui prouve la variété des thèmes abordés par le génial écrivain passé maitre en décryptage des âmes humaines.

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