Billy Idol, drugs, sex & rock 'n' roll, mémoires (Billy Idol)

 




J'ai passé une grande partie de mes vacances avec Billy Idol dont j'ai lu la biographie « Billy Idol, drugs, sex & rock 'n' roll, mémoires» parue en 2015.

Né en 1955 en Angleterre, William Broad déménage très tôt aux États-Unis et connait une petite enfance dans l'état de New-York avant qu'une meilleure opportunité professionnelle ne pousse son père à revenir en Grande-Bretagne.

Le jeune William qui se considérait comme un american kid connait donc un premier déracinement.

Très tôt l'école l'ennuie profondément mis à part l'Histoire.

La musique en revanche lui parle, notamment par l'intermédiaire de ses grands-parents mélomanes.

Grandissant dans une époque bénie pour le rock 'n' roll, William se trouve dans les Beatles, les Rolling stones puis découvre ensuite d'autres groupes alors émergent comme Black sabbath, Led Zeppelin et Deep purple.

Il se laisse pousser les cheveux, apprend à jouer de la guitare puis joue dans plusieurs groupes.

Mais la situation économique désastreuse dans l'Angleterre du début des années 70 provoque la naissance du mouvement punk dans lequel le jeune homme désœuvré s'implique.

L'esthétique « destroy », l'attitude choquante, le sentiment de révolte contre la société et ses règles sont les bases du punk anglais.

Rebaptisé Billy Idol, il intègre Generation-X, un groupe londonien dans le sillage des célèbres Sex pistols et The Clash qui l'espère-t-il ouvrent la voie vers une autre vie.

L'explosion des Pistols en plein vol après une tournée ratée aux Etats-Unis, ne décourage pas Billy qui vit à présent dans l'underground punk du centre de Londres, avec le Roxy un club devenu son quartier général.

Dans une atmosphère démentielle de bastons, d'orgies sexuelles et de drogues, Billy continue de forger son propre style en composant avec le bassiste Tony James des titres se voulant directs et accrocheurs.

Avec trois albums à leur actif chez Chrysalis et des hits comme « Ready steady go » mais surtout « Dancing with myself » le groupe peut tourner en Europe mais Keith Forsey le producteur avisé de l'époque fait comprendre à Idol qu'il aurait tout intérêt à se lancer dans une carrière solo.

Nous sommes en 1981 et Billy Idol sent le vent tourner, la vague punk s'essoufler.

Il quitte alors son amour la danseuse Perri Lister et pour tenter sa chance à New-York qui constitue alors un véritable laboratoire d'expérimentations musicales entre disco, punk et rap.

Continuant à vivre une vie de bohème en sortant beaucoup et en se droguant, Billy Idol fait des rencontres dans le monde de la nuit notamment Bill Aucoin le manager de Kiss qui lui présente le guitariste Steve Stevens qui deviendra son âme sœur musicale.

Sorti en 1983 et produit par le fidèle Forsey « Rebel yell » est un carton absolu porté par un son novateur pour l'époque, mixant l'accessibilité de la dance et les racines punk/rock du chanteur.

Boosté par une MTV alors émergente qui diffuse en boucle ses vidéos, le très photogénique punk aux cheveux blonds peroxydés devient une superstar.

Malheureusement l'accès à la notoriété amplifie les problèmes d'addiction du chanteur dont la consommation de drogues dure (héroïne, cocaïne, crack) combiné à l'alcool se montre effrayante.

Devenu un junky ayant les moyens de ses addictions, Idol se drogue abondamment, multiplie les relations sexuelles sans lendemain dans des tournées orgiaques.

On ne sait trop comment, Billy Idol parvient à survivre, évitant de justesse une overdose et continue dans les années 80 à sortir un autre albums confortant sa position de king des charts.

Mais en 1990 à la fin de l'enregistrement épuisant de « Charmed life », Billy Idol qui a traversé les jours précédents sous drogue sans beaucoup dormir fait une terrible chute en moto.

Hospitalisé à Los Angeles ou il réside, il manque de perdre sa jambe et entame une longue rééducation.

La chute du chanteur lui fait passer à coté de certaines opportunités au cinéma notamment dans « The Doors » ou « Terminator 2 » pour lequel James Cameron lui réservait le rôle du méchant.

A force d'abnégation et surtout en raison de la compétence des médecins, Billy Idol parvient à se remettre sur pieds et « Charmed life » porté par l'exceptionnelle vidéo de « Craddle of love » réalisée par David Fincher est un nouveau succès.

La vie personnelle du chanteur ne s'arrange pourtant guère, sa relation avec Perri connaissant des hauts et des bas, la punkette, lassée de ses infidélités préférant le quitter avec leur fils tandis que le chanteur part s'exploser la tête en Thaïlande avec un ami biker dans une orgie de filles et de drogues.

En 1993, Billy Idol tente un come back avec « Cyberpunk » album audacieux surfant sur l'explosion des nouvelles technologies électroniques.

Cette tentative est un échec cuisant, Billy Idol perdant ses fans fidèles et ne parvenant pas à séduire un nouveau public qui le rejette.

Le chanteur connait alors une traversée du désert et reprend contact avec Stevens avec qui il était brouillé depuis « Whiplash smile ».

Les deux hommes composent régulièrement ensemble mais ne sortent un disque qu'en 2005, qui sera suivi d'un autre neuf ans après mais permettra au chanteur de continuer à gouter aux frissons de la scène.

En conclusion, on pourrait penser que le titre « Billy Idol, drugs, sex and rock 'n' roll, mémoires » est racoleur en diable alors qu'en réalité, il traduit bien la vie complètement folle de Billy Idol, authentique punk proche des Sex pistols en Angleterre avant de connaître une seconde vie encore plus folle comme superstar du rock des années 80 aux États-Unis.

Beau gosse, arrogant, Billy Idol a également survécu par miracle à une consommation frénétique de drogues dures et à un terrible accident de moto.

Malgré ses deux enfants, sa vie n'a rien eu en elle-même de normal et a toujours retracé l’extrême fragilité/instabilité d'un homme propre à développer des addictions en tout genre : musique, drogue, sexe et moto...

Le rocker ne se montre sensible qu'en évoquant la mort de son père emporté par un cancer mais pour le reste ne présente pas les traits d'un homme prompt à attirer l'empathie.

Entre Londres, New-York et Los Angeles, cette biographie est pourtant à l'image de son auteur : 200% rock 'n' roll.



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