The Vietnam war, épisode 9 (Ken Burns, Lynn Novick)



 


 

Dans « The Vietnam war, épisode 9 » alors que les vétérans revenant au pays sont stupéfiés du mauvais accueil qu'on leur réserve, l'opposition à la guerre se durcit et aboutit à une confrontation télévisuelle entre le vice président Spiro T Agnew et Eva Jefferson qui représente les étudiants de Northwestern.

En parallèle, Nixon tente d'opérer un retrait des forces américaines en laissant l'ARVN seule aux commandes, mais la cuisante défaite de l'attaque de la base logistique de Tchepone au Laos montre leur incapacité à vaincre seuls les Vietcongs, ce qui n’empêche pas le président des États-Unis d'afficher publiquement sa grande satisfaction.

Sur le terrain, la motivation des soldats américains restants est au plus bas et 40 000 d'entre eux selon les statistiques de l'Administration sont accros à l’héroïne largement répandue.

Le lieutenant Calley qui opérait au sein de l'unité Tiger force responsable de crime de guerre voit sa peine initiale de 20 ans de prison considérablement réduite et ne fera que 3 ans de prison sachant qu'aucun gradé ne sera poursuivi par la justice ou par l'armée.

Les vétérans s'unifient autour de la VVAW et John Kerry se fait leur porte parole en s'opposant ouvertement à la poursuite de la guerre voulue par le seul orgueil de Nixon.

Dans un geste symbolique ils jettent leurs médailles devant le Capitole alors que des mouvements plus violents comme les May Day Tribes provoquent des émeutes.

Mais lorsque la presse sort des centaine de pages de documents confidentiels du Pentagone, l'opinion publique comprend que Kennedy et Johnson ont sciemment menti en envoyant la jeunesse américaine dans un conflit dont ils doutaient eux-mêmes de l'issue favorable.

Secoué, Nixon réagit en montant une cellule de « plombiers » chargé d'écouter et de cambrioler les bureaux de la société de conseil Rand à l'origine de la fuite.

En coulisse pourtant les négociations battent leur plein, Kissinger exigeant la libération des prisonniers de guerre américains contre l'implantation de forces Vietcongs dans le Sud et le retrait de Van Thieu qui mis au courant refuse tout net.

Cet enlisement provoque une reprise de l'intensité des combats, l'énorme offensive de Pâques voulue par Van Thieu avec des chars se soldant par leur destruction à cause de bombardements massifs des B 52 américains.

Nixon fait alors pressions sur la Chine et la Russie pour qu'ils arrêtent de soutenir les Vietcongs et fait poser des mines pour bloquer l'acheminement de matériels de guerre par voie maritime.

La célèbre photo de Kim Phuc jeune fille brulée au napalm fait le tour du monde et rend la guerre toujours moins justifiable aux yeux du monde, amenant des personnalités comme Jane Fonda à prendre ouvertement position en faveur des Vietcongs contre son propre camps.

En 1972, même si ses « plombiers » se sont fait capturés en tentant de cambrioler le Watergate siège des démocrates, Nixon se fait réélire haut la main face à Mc Govern ouvertement opposé à la poursuite de la guerre.

Sous la pression de bombardements massifs et des négociations avec les Russes et les Chinois, les deux camps acceptent un accord de cessez le feu, Van Thieu étant contraint de céder en se fiant à la promesse de Nixon d'intervenir si les Vietcongs ne le respectaient pas.

Le résultat est la libération de 591 prisonniers de guerre américains, détenus dans des conditions épouvantables depuis des années, dont les retrouvailles avec leurs familles sont émouvantes.

En conclusion, « The Vietnam war, épisode 9 » continue de prendre aux tripes avec l'affrontement idéologique entre pro appartenant plutôt à la classe laborieuse et anti guerre, issus de mouvement plus aisés hippies mais également les témoignages poignants des anciens prisonniers ou de Kim Phuc la miraculée du bombardement au napalm.

Derrière les discours de façade, Nixon apparaît comme un menteur de haut niveau, prêt à tout pour préserver sa position, y compris à enfreindre toutes les lois contre la presse et ses opposants politiques.

Cette onzième partie laisse présager d'une sortie du conflit avec des accord insatisfaisants obtenus après de longues et pénibles négociations durant lesquelles les morts des deux camps continuent de s'accumuler.

Bientôt la fin ?

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