Clovis (Michel Rouche)

 


 


 Poursuite de la découverte de l’histoire de France avec « Clovis » de Michel Rouche.

Le volumineux ouvrage de l’historien prend place lors de la déchéance de l’Empire romain, divisé en Empire d’occident et d’Orient depuis la mort de Théodose en 395.

A cette époque, l’Empire romain miné par les grandes invasions des Wisigoths et Ostrogoths, est obligé de faire des concessions après ses lourdes défaites militaires et entretient des relations complexes avec ces barbares qu’il craint mais à qui il donne le statut de fédérés pour s’assurer de leur fidélité.

Ainsi, Rome tombe aux mains de Goths, les Vandales s’installent en Afrique du Nord et  l’empereur Honorius retranché à Ravenne, donne aux Wisigoths l’Aquitaine alors qu’ils étaient déjà e, Espagne.

C’est la fin de l’Empire romain d’Occident et seul l’Empire romain d’Orient reste puissant sous le règne de Théodose.

L’Empire romain déjà christianisé depuis Constantin essuie cependant une crise avec la montée de l’Arianisme, religion chrétienne niant la Sainte Trinité et la divinité de Jésus-Christ.

Supérieurs en nombre et majoritairement arianistes, les barbares sont souvent enrôlés en raison de leurs aptitudes guerrières comme auxiliaires dans l’armée romaine ou ils prennent une place toujours  plus dominante.

En contre partie les barbares s’imprègnent de la culture romaine et adoptent bon nombre de leurs lois tout en conservant leur propre système basé sur la puissance du roi ayant fait ses preuves à la guerre et des multiples remariages entre clans permettant de conserver une lignée prestigieuse et donc le pouvoir.

L’invasion des Huns au début du Viéme siècle déclenche d’importants flux migratoires des populations fuyant les invincibles conquérants asiatiques.

Romains et Goths font alliance contre leur ennemi commun et parviennent à le vaincre au cours de la célèbre bataille des champs Catalauniques en 451 après JC.

A cette époque Clovis est un petit roi des Francs Saliens, peuplade germanique vivant sur la rive droite du Rhin.

Comme chacun des rois de cette époque, il doit livrer bataille à ses voisins Thuringiens ou Alamans ou conclure des alliance par mariage pour ne pas disparaitre.

C’est ainsi qu’il épouse Clotilde la fille du roi Burgonde Chilperic II, ce qui lui permet de construire une alliance solide avec un peuple puissant en Gaule.

Sous l’impulsion de sa femme mais également de Geneviève, mystique religieuse parisienne adepte de Saint Martin, prônant une pratique de la religion chrétienne plus proche des préoccupations du peuple, Clovis va compenser sa faiblesse miltaire par une politique habile utilisant la religion chrétienne pour se rapprocher de l’Empire romain d’Orient.

Suite à la victoire de Tolbiac, il se convertit officiellement au christianisme en se faisant baptiser à Reims en 498.

Theodoric le puissant roi des Ostrogoths qui règne sur l’Italie et a tissé un jeu complexe d’alliance par des mariages visant à stabiliser son royaume, devient alors le principal rival de Clovis.

Après avoir également fait des concessions aux Armoricains en échange de cavaliers lourds capable de rivaliser avec ses rivaux Goths, Clovis profite de la protection de l’Empereur d’Orient Anastase qui tient en respect les troupes Ostrogoths et Vandales et réussit alors une spectaculaire percée vers lle Sud-Ouest en tuant le général romain félon Syagrius et le roi des Wisigoths, Alaric II.

Prudent, il se retire vers le nord de la Gaule et affermit son royaume en se faisant nommer consul et pratrice par Anastase.

Les principales décisions de Clovis sont de faire massacrer quasiment toute sa famille, d’opter pour une vie monogame mais surtout d’imposer la loi Salique pour mettre fins aux faides sortes d‘éternelles vendetta nordiques, puis de modifier le bréviaire d’Alaric reprenant le code Théodosien pour interdire les mariages consanguins permettant aux oncles  ou cousins de prendre le pouvoir.

Il prend aussi soin d’établir de bonnes relations avec les évêques en se soumettant à la puissance du Pape, en exonérant d’impôts les possessions de l’église.

Après sa mort, sa femme Clotilde fit tout pour conserver son œuvre mais ses fils rétablirent les anciennes coutumes germaniques avec  la clé sanglantes vendettas et polygamie.

En conclusion, « Clovis » est un livre historique dense et difficile permettant de mieux comprendre l’avènement d’un petit roi germain réputé fondateur de la France par ses victoires militaires, sa romanisation et par sa conversion au catholicisme.

On voit que le personnage de Clovis est donc très symbolique et on ne peut être qu’étonné par la surprenante ascension d’un homme habile réussissant à se frayer un chemin entre empire romain certes déclinant mais toujours incroyablement influent et empire goth régnant par la guerre, le meurtre et l’adoption d’une religion controversée.

Comme le prouve l’épisode connu du vase de Soissons ou le massacre impitoyable de sa propre famille, Clovis n’était sans doute pas un enfant de chœur mais il accomplit une remarquable tentative de stabilisation du royaume des Francs, en utilisant à merveilles les outils qui étaient à sa disposition (législation romaine, religion chrétienne).

J’ai également apprécié de mieux connaitre les relations complexe entre les peuples barbares s’affrontant en permanence pour accroitre leur territoire avec en arrière plan l’Empire romain d’Orient tentant de les manipuler.

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