Meurtre à Tokyo (Guy Stanley)

 



Sorti en 1998, « Meurtre à Tokyo » de Guy Stanley fait parti pour moi de la catégorie des vieux livres oubliés figurant dans votre bibliothèque depuis des années.
L’intrigue se déroule dans le Tokyo du début des années 80 ou le corps d’un petit voyou nommé Akira Tanimoto est retrouvé dans le fleuve Tama.
Araki un journaliste traquant les scoops au Tokyo weekly, est mis sur l’affaire et enquête avec quelques contacts policiers plus un collègue anglais appelé Chris Bingham, sur le passé de Tanimoto.
Une carte et une mystérieuse feuille codée retrouvées sur le corps de la victime l’amènent à se rendre dans un de ces nombreux bars et salons de massage servant de couverture à la prostitution.
A force de persévérance et de petits arrangements, Araki obtient des informations et laisse un message à une masseuse pour contacter Maki Takegawa, l’ex compagne de Tanimoto.
Mais il s’aperçoit que en son absence son appartement a été mis à sac…les auteurs, deux voyous ayant été photographiés par Chris à la sortie du salon de massage.
Ceci ne le décourage nullement dans sa quête et son collègue archiviste Kondo exhume des informations importantes sur Tanimoto qui appartenait à une sokaiya, une de ses sociétés de yakuzas rackettant les grandes entreprises en échange de leur protection.
Le premier rendez vous avec Maki montre surtout une femme aussi belle que froide…travaillant comme escort de luxe à Tokyo et devenue l’amante de Tanimoto, qui semblait travailler comme collecteur de fond pour ses patrons.
Araki remonte jusqu’à Matsuhashi, l’entreprise pour laquelle Tanimoto exerçait ses talents et découvre que la mauvaise santé financière de celle-ci aurait pu la conduire sans doute à passer ce type d’arrangements avec les yakuzas et fait la connaissance de Teruaki Ogawa, un des dirigeants de l'organisation qui l’éconduit poliment mais fermement.
Ce contexte laisse peu de place à la version officielle du crime, une partie de mah-jong ayant mal tourné, avec un homme nommé Kawazu ayant avoué avoir tué Tanimoto par accident.
Lors d’une filature d’un camion de la société Nozaki transport, Araki prend des risques et se fait agresser par les deux tueurs yakuzas, dont un monstrueux lutteur, Ezaki, qui lui casse la mâchoire en le frappant brutalement.
A son réveil à l’hôpital, la police l’informe qu’on a retrouvé une cargaison de drogue dans sa voiture et qu’il est en fâcheuse posture à présent.
Laissé hors de cause, Araki apprend par Maki que Tanimoto était une pièce essentielle dans le trafic de drogue des yakuzas et que sa mort est probablement liée au fait qu’il cherchait à les doubler pour son propre compte.
Il charge sa voisine et maitresse Yoko, une hôtesse professionnelle de séduire Ninomaya, un minable employé de la section financière de Matsuhashi pour lui subtiliser des documents compromettant permettant de compléter la liste cryptée de Tanimoto.
Mais le prix de cette intervention est lourd puisque Yoko est en retour assassinée chez elle…
Araki réalise alors qu’il s’est fait abusé par la beauté de Maki qu’il soupçonne en fait de rouler pour les yakuzas.
Après une explication musclée, Maki lui dévoile la vérité sur son lien avec Matsuhashi par l’intermédiaire de son père, directeur des affaires générales de l’entreprise, pris à la gorge par les yakuzas profitant de sa position de vulnérabilité.
Mais prise de remords, elle accepte finalement de l’aider à faire tomber Ogawa et son cercle de pouvoir au cours d’une opération de police risquée dans laquelle Araki prend une revanche sur la mort de Yoko en tuant à l’aide de sa voiture ses assassins parmi lesquels Ezaki.
Le gang démantelé, Maki disparait à jamais de la vie du journaliste….
En conclusion, « Meurtre à Tokyo » est un classique polar made in Japan, qui propose une immersion dans le monde ténébreux et mystérieux des yakuzas, ces gangsters solidement implantés dans le monde des méga entreprises du pays.
Malgré ce cadre plutôt attirant, Stanley peine à sortir des sentiers battus et nous livre un récit peu rythmé et peu original d’un journaliste obstiné et trop curieux, courant après une belle femme aussi mystérieuse que dangereuse dans le monde des cols blancs et des salons de massages…
A moins d’être passionné de Japon, on pourra donc oublier sans problème ce polar du reste aujourd’hui plutôt daté…

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