Constantin le Grand, l'Empire du Christ (Max Gallo)

 



Voila série achevée avec la lecture du dernier tome de la suite romanesque de Max Gallo sur les Romains :
"Constantin le Grand, l'Empire du Christ".

Nous sommes avec ce dernier tome dans la conclusion d'une ère, avec l'émergence quasi définitive du Christianisme comme religion d'état adoptée par l'Empire Romain.

Constantin I er qui fut le premier empereur à se convertir au christianisme est donc sans nul doute l'un des empereurs les plus importants de l'Histoire.

Dans le livre Max Gallo réutilise le mode narratif avec le témoin des événements parlant à la première personne du singulier.

Il s'agit ici de Denys l'Ancien, chrétien proche de Constantin qui va intriguer pour le pousser vers la religion chrétienne.

Après la mort de Marc Aurèle et de Septime Sévère, est venu le règne de Dioclétien en 284 ap JC.

Cet empereur va instaurer un régime extrêmement complexe, nommant un autre empereur pour gouverner en Occident (Maximien) et tandis que lui régnerait sur l'Orient.

Ces deux empereurs auront deux césars pour les seconder, Galére en Orient et Constance Ier Chlore en Occident.

Ce système appelé la tétrarchie divise le pouvoir et est déjà pour moi un aveu de faiblesse.

Dioclétien instaure le culte d'un nouveau dieu Soleil (Sol Invictus ) appartenant à la mythologie romaine mais supplantant tous les autres dieux traditionnels.

Dioclétien sera connu comme le plus grand persécuteur des Chrétiens en organisant de terribles massacres pour endiguer la montée des conversions, cette période étant appelée la Grande Persécution.

Pourtant en Gaule, Constance Ier Chlore est le seul césar à ne pas martyriser les Chrétiens alors qu'aux quatre coins de l'Empire ceux ci sont mis au supplice.

Son fils Constantin Ier retenu en otage par Maximien en gage de sa fidélité montre quand à lui d'exceptionnelles qualités au combat, se taillant une réputation de brave en terrassant bêtes fauves et gladiateur que Dioclétien place vicieusement sur sa route.

Pourtant , fait rare dans l'Histoire Romaine, après 20 ans de règne Dioclétien abdique en 305 se retirant dans son palais.

Après lui les esprits s'échauffent et la guerre civile pour l'Empire éclate entre ses successeurs.

A la mort de son père en Bretagne, Constantin est proclamé César par ses troupes.

Il s'illustre lors de brillantes campagnes militaires contre les Barbares du Rhin.

Il reçoit  le surnom de « Vainqueur Perpétuel » .

Constantin à l'ame d'un chef mais il comprend également tout l'avantage qu'il peut tirer des Chrétiens.

En effet ceux ci sont déjà très nombreux dans l'Empire et il jouit de la bonne réputation de son père qui les avaient épargnés lors de la Grande Persécution.

Désirant rassemble un maximum de forces pour vaincre Constantin incorpore des Chrétiens dans son armée et se lance à l'assaut de Rome.

En octobre 312 sur le Pont de Milvius à la veille de livrer bataille à Maxence le fils de Maximilien, il voit le signe de la croix se dessiner dans le ciel et entend la voix de Dieu lui disant " Par ce signe tu vaincra".

Ayant conquis Rome, il se montre alors reconnaissant auprès des Chrétiens et prend tout une série de mesures visant à les réhabiliter : leurs biens leur sont rendus, la liberté de culte leur est accordé.

Mais si Constantin soutient les Chrétiens, prudent il n'en maintient pas moins sa croyance officielle à l'ancien dieu païen Sol Invictus.

Constantin est alors présenté comme un homme double, jouant sur deux tableaux.

Au moins aura t il eu l’intelligence politique qui a fait défaut à ses prédécesseurs.

Comme tous les grands empereurs, Constantin se lance dans des grands travaux.
Il renomme Byzance Constantinople et en fait la nouvelle Rome chrétienne.

Il fait bâtir de nombreuses églises dont la célèbre Sainte Sophie, sans doute le monument le plus connue d'Istanbul aujourd'hui.

Dans le roman Denys l'Ancien se demande quand Constantin basculera t il vraiment dans le Christianisme, il doute de ce nouvel empereur, se demandant si il est sincère dans sa foi ou purement opportuniste.

Jusqu'au bout l'ambiguïté demeurera.

Néanmoins sentant la mort approcher, Constantin se fera baptiser sur son lit de mort, devenant ainsi officiellement le premier empereur Chrétien.

Constantin a donc inauguré une nouvelle ère, l'Histoire est en marche ...Denys pense alors  naïvement que l'avènement du Christianisme apportera la paix dans l'Empire mais malheureusement les Chrétiens se divisent déjà sur la question de la Sainte Trinité entre partisans de l'Arianisme et Chrétiens Orthodoxes ...

Par la suite en 361 l'Empereur Julien tentera de rétablir le polythéisme mais échouera.

De manière forte habile Max Gallo ne prend pas parti pris sur la religion et termine par un plaisant statut quo sa série.

Me voila donc arrivée au terme de la série.

On peut s'interroger en voyant le rythme des parutions de Max Gallo sur sa manière de travailler, comment en effet fournir un travail de fond en conservant une production aussi intense et sur des sujets aussi divers ?

Cependant si certains jugeront que ses œuvres sont quelques peu superficielles,  je dois avoir été complètement aspiré par les récits proposés.

Ceux ci constituent pour moi une formidable porte d'entrée vers l'Histoire Romaine, histoire passionnante peuplée d'être fascinants, d'empereurs plus grands que des hommes se prenant pour des Dieux, de violence ,de guerre mais aussi d'avancées administratives, techniques, architecturales, législatives.

Ainsi se termine cette série qui aura abordée l'utopie sociale avec Spartacus (tome 1) , la folie et la démesure avec Néron (tome 2 ), la révolte des Juifs avec Titus (tome 3), la montée du Christianisme avec Marc Aurèle (tome 4) et son avènement avec Constantin le Grand (tome 5).

Pour ma part j'ai particulièrement aimé Néron car rien n'est plus fascinant que la folie pure couplée au pouvoir absolu et Marc Aurèle en raison du questionnement entre Christianisme et Stoïcisme.

Mais en réalité tous ces livres valent le détour et je me dis que les réalisateurs Hollywoodiens tiendraient des  sujets en or si ils se donnaient un peu la peine d’ouvrir plus souvent quelques livres d’histoire pour étudier d’un peu plus prêt le destin des grands hommes.







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