La cote 512 (Thierry Bourcy)


 

 

Dernièrement, j’ai eu envie de revenir à des lectures plus accessibles.

J’ai donc opté pour un roman policier : « La cote 512 » de Thierry Bourcy.

L’originalité de ce roman est de proposer une enquête policiere en plein milieu des tranchées de la guerre de 1914-1918.

Je dois avouer que ce choix n’était pas si anodin car je suis depuis quelques temps fasciné par cette guerre dont les derniers survivants se sont éteints récemment et dont le souvenir commence déjà à se ternir dans les limbes de la (in)conscience collective.

La guerre de 14-18 redevient donc mystérieuse et attirante à mes yeux contrairement à sa sœur celle de 39-45 plus largement couverte médiatiquement parlant.

« You cant judge a book by this cover » chantait le bluesman Bo Diddley cependant celle de « La cote 512 » représentant un poilu français foudroyé en plein milieu d’un assaut est particulièrement saisissante et donne une terrible envie de lire le livre.

L’histoire est centrée autour du personnage de Célestin Louise qui est policier à Paris lorsque le conflit entre l’Allemagne et le France éclate.

Sentant que continuer son travail dans un pays soumis à la pression d’un envahisseur serait quelque peu inutile Louise se porte volontaire pour aller au front.

Dans le train l’amenant à sa garnison il fait alors la connaissance d’un jeune lieutenant avec qui il se lie d’amitié.

Au cours d’un assaut ce lieutenant est tué mais Louise sent que cette mort n’est pas due au conflit lui même mais est en réalité un assassinat déguisé.

S’appuyant sur ce postulat quelque peu hardi, la suite du roman est le déroulement de l’enquête en plein milieu d’un pays en état  de siège.

A force de ténacité et de hardiesse Louise  parviendra à dénouer les fils de ce problème complexe et remontera la piste du meurtrier.

Mon sentiment premier est que l’intrigue me paraît quelque peu tirée par les cheveux.

On a du mal à croire en effet que dans la chaos le plus complet d’un champs de bataille une enquête non officielle basée sur l’initiative d’un simple soldat faisant uniquement confiance à son intuition puisse être menée à son terme.

Par contre au cours du récit l’atmosphère de l’époque est superbement bien rendue.

Les jours précédant la mobilisation générale sont criant de vérité.

On sent l’angoisse et la peur de l’inconnu grandir chez les soldats.

La description de la vie dans les tranchées est également d’un réalisme stupéfiant.

Violence aveugle, chaos anarchique, ordres émanant de chefs incompétents et fanatisés, monstruosité de l’arsenal technique déployé, hasard cruel jouant avec la destinée des hommes dans ce carnage à l’échelle industrielle…tout y est et l’on vibre de tout son être la peur au ventre au rythme des assauts des « Poilus ».

En résumé un livre agréable, captivant dans sa reconstitution historique  et dans son humanisme touchant qui font oublier une intrigue policière somme toute assez mince.

Suffisant néanmoins pour s’évader quelques heures dans un train ou un avion.

Pour ceux désirant creuser davantage, il existe toute une série d’enquêtes du policier Célestin Louise ayant toutes pour cadre le fameux conflit.

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