Lagos lady (Leye Adenle)
Poursuite de la découverte de la littérature africaine avec « Lagos Lady » de Leye Adenle.
Sorti en 2016, ce premier roman écrit par un Nigérian vivant à Londres se met dans la peau d’un journaliste anglais nommé Guy Collins qui alors qu’il sort un soir dans une boite de Lagos pour oublier son ex petite amie anglo-nigériane Mel restée à Londres, voit un corps de femme mutilé jeté dans la rue.
Paniqué, Collins est raflé par la police et doit subir un désagréable interrogatoire du commissaire Ibrahim qui l’accuse d’avoir ébruité l’affaire auprès de médias internationaux comme CNN.
Collins ne doit son salut qu’à l’arrivée d’une très belle femme nommée Amaka qui venue au commissariat pour une autre affaire obtient avec beaucoup d’aplomb sa libération.
Venu à la base sous le prétexte de couvrir les futurs élections, Collins débute alors une relation avec Amaka qui est en réalité intéressée par les informations qu’il a pu glaner le soir du meurtre.
Amaka dirige en effet une association venant en aide aux prostituées nigérianes et vise à établir une base de données de tous les clients potentiellement dangereux afin de prévenir les filles.
Femme déterminée au passé douloureux, Amaka cherche comme Collins à élucider ce meurtre barbare qui fait référence aux meurtres rituels nigérians conduisant à mutiler des gens pour s’assurer les faveurs des sorciers.
Alors que Collins se rapproche d’Amaka, l’histoire se déploie vers le commanditaire de ses meurtres, le Chef Amadi, un puissant politicien local qui vit avec la jet set de Lagos sur Victoria island.
Lorsque Amadi apprend que Catch-fire son chauffeur dans ses opérations les plus troubles a été balancé par les membres de son gang, de féroces trafiquants de voiture, il décide de l’éliminer.
Mais l’arrivée d’un duo de voyous de faible envergure, le nain Knockout et le géant Go-slow perturbe les plans d’Amadi qui laisse son ancien associé en pensant l’avoir empoisonné à mort.
Catch-fire survit pourtant mais n’a pas le temps de préparer sa vengeance puisque Knockout est embauché par Amadi pour terminer le travail.
Le nain embauche une fratrie de tueurs pour débusquer Catch-fire qui vit entouré de prostituées gardes-du-corps.
Une violente fusillade éclate alors entre l’équipe de Knockout et les partisans de Catch-fire.
Au moment où il pense tenir son homme, Knockout découvre Go-slow embauché par Catch-fire mais contre son propre patron.
Le quiproquo profite à Catch-fire qui parvient à échapper à la mort mais reste sous la détention de Knockout.
Comprenant qu’il vont tous mourir de la main des hommes d’Amadi, les gangsters décident de s’unir pour exiger une rançon sous la menace de divulgations de crimes rituels à la police et aux médias.
Amadi qui a est en plein rendez-vous avec Amaka, fait mine d’accepter le deal et drogue la belle dont il n’a pas cru au beau discours caritatif.
De son côté, Collins qui savait qu’Amaka allait approcher Amadi, retrouve son contacta nigérian Amade et met tout en œuvre pour la secourir.
Il arrive juste à temps pour s’interposer entre elle et Amadi qui a éliminé le trop gourmand Knockout.
Après une situation de lutte confuse, Amadi est finalement abattu par Ibrahim et ses hommes, alerté par une révélation d’Amaka sur le réseau de trafic d’organes que dirigeait le chef.
Lors d’un épilogue qu’on pense heureux avec une liaison entre Collins et Amaka, cette dernière reçoit un coup de fils d’un homme mystérieux, Malik, le bras droit d’Amadi…
En conclusion, « Lagos lady » est un polar plutôt conventionnel montrant les démêlés d’un « bon petit blanc » d’Anglais dans un pays dont il ne maitrise pas les codes et qui se révèle aussi dangereux qu’attirant pour lui.
Si on peut regretter certaines facilités comme l’histoire d’amour « bateau » entre le journaliste gaffeur et la femme fatale nigériane ou d’horribles trafiquants de femmes, « Lagos lady » dépeint avec un certain réalisme et une certaine efficacité les inégalités de Lagos, entre riches hommes d’affaires de Victoria island, trafiquants ultra violents, police pratiquant la torture et l’assassinat.
Pas suffisant cependant pour en faire le polar de l’année pour moi !
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